Les jeux vidéos ont une histoire. Courte mais intense. Déjà suffisamment riche pour en faire une solide analyse sémiologique. Du sens - dans les jeux d'actions aux jeux d'aventure - il y en à revendre.

Fanny se penchera tous les 15 jours sur un aspect des contenus des jeux vidéos.
 
 
Chaque lundi,

la rubrique des jeux vidéos par Fanny



JOUER AVEC L'APOCALYPSE

 

" Il y eut des coups de tonnerre, des éclairs et un tremblement de terre... le soleil devint noir, la lune devint comme du sang...un feu les dévora... il tomba du ciel une grande étoile ardente... la terre fut brûlée... les villes des nations tombèrent...une montagne de feu fut jetée dans la mer... la mer devint du sang. Les bêtes qui montaient de l’abîme les terrassèrent"

Il y a plus de 1000 ans, St Jean avait déjà promis la catastrophe finale, avec ses créatures cauchemardesques et ses cataclysmes en chaîne. Aujourd'hui, L’Apocalypse, une des figures les plus riches et les plus fantasmatiques de l’imaginaire collectif revient souvent dans les jeux vidéo. Car libérés des contraintes d'espace et de temps ils inventent un spectacle incomparable où se mélangent des terreurs aussi vieilles que le monde et des menaces plus modernes : apparitions d’extra-terrestres, de robots, de mutants programmés pour nous détruire et autres déchets nucléaires, armes bactériologiques, pollution, virus, arsenal technologique de guerre, sectes maléfiques mais aussi cyclone, ouragan, raz-de-marée, météorite, feu, glaciation, tremblement de terre...

La fin du monde dans toute sa beauté, avec un point de vue imprenable, celui du tout-puissant.

A partir de là, il existe plusieurs façons de mettre en scène et d’utiliser l’apocalyspe dans un jeu : soit l'action démarre sur des champs de ruines, dans des citadelles dévastées et votre mission consiste à protéger les derniers survivants. C’est plutôt d’un " shoot them up ", comme Skynet ou Duke Nukem. Soit il faut empêcher cette issue fatale, il s’agit alors de jeux plus stratégiques stratégiques comme Sim City ou Under a Killing Moon.

Bien-sûr, selon le type de jeu, la stratégie à déployer pour sauver la terre est plus ou moins intelligente : tirer sur tout ce qui bouge, mener une enquête, empêcher une guerre mondiale ou bien gérer un système.

Mais le paradoxe et le tour de force des jeux vidéo c’est de recomposer un univers où le joueur, transformé en super-héros, doit souvent employer des méthodes pires que celles de ses ennemis afin de sauver l’espèce humaine, c’est à dire, tout anéantir sur son passage, faire le mal pour faire le bien et nombre de joueurs ne s’en privent pas.

Si les jeux vidéo s’inspirent autant de l’apocalypse, c’est parceque les ravages qu’elle provoque sont sources de visions fantastiques qui fascinent autant qu’elles effraient. La fin du monde permet également aux joueurs de

détruire leurs ennemis en toute impunité, d’exterminer et de saccager pour la bonne cause.

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