Les jeux vidéos ont une histoire. Courte mais intense. Déjà suffisamment riche pour en faire une solide analyse sémiologique. Du sens - dans les jeux d'actions aux jeux d'aventure - il y en à revendre.

Fanny se penchera tous les 15 jours sur un aspect des contenus des jeux vidéos.
 
 
Chaque lundi,

la rubrique des jeux vidéos par Fanny

MOURIR ET RENAITRE DANS LES JEUX VIDEOS

 

S’échapper du royaume de la mort. Renaître, tout reprendre à zéro pour effacer ses erreurs et vivre sans regrets. Vous avez tous fait ce rêve. Alors, plutôt que d’attendre le jugement dernier ou les progrès de la cryogénie, il est d’ores et déjà possible de ressusciter. Glissez vous dans la peau d’un personnage de jeu vidéo : vous pourrez revenir à volonté, essayer tous les choix possibles.

Vivre c’est gérer un capital force et santé afin de garder un minimum d’énergie. Si vos ressources sont épuisées ou si l’un de vos point vitaux a été touché, vous êtes mort ! Et dans les jeux vidéo, la lutte pour la vie est impitoyable : chute et choc mortel, accident de la route, noyade, agression, ou encore maladie, virus, les occasions de disparaître brutalement sont multiples. En revanche, coups et chocs phénoménaux sont de simples incidents de parcours. Mais jusqu'à présent, la mort n’est pas un phénomène mystérieux et complexe : le coma ou les maladies à évolution lente n’existent pas et tout gain supplémentaire de vie, d’énergie est du aux bonus. Bref, à des secours extérieurs dont l’effet est visible et immédiat. Impossible également de retourner son arme contre soi, de se suicider ou de procéder à un sacrifice. Enfin, on ne meurt pas de vieillesse car le temps n’agit pas encore sur les personnages, sauf dans "Créatures"

En fait, la mort et le stress qui lui est lié sont absents des jeux vidéo grâce à l’option « reset » qui permet de repartir à zéro. Mieux, la fatigue, la tension et les souffrances accumulées dans la vie précédente ne sont pas prises en compte et ne laissent aucune séquelle. A chaque nouveau départ les capacités du personnage sont intactes. Débarrassé de ses expériences il retrouve sa force première. Etat transitoire, éphémère, simple échec ou erreur de parcours, la mort est une simple punition et une banalité. Elle résulte d’un mauvais calcul qui n’est jamais fatal ! ! ! !.

Les jeux vidéo sont l’occasion unique de faire machine arrière, de renaître un nombre illimité de fois dans l’oubli des événements antérieurs. Passer de la vie à la mort, de la mort à la vie, recommencer et recommencer encore sans supporter le poids du passé est une expérience de réversibilité et de retour infini, une forme d’immortalité .

Dégagé de la peur de se tromper, de « mal faire » et d’en subir les conséquences, c’est-à-dire, dégagé de toute responsabilité, le joueur évolue dans un monde sans fin, sans repère et sans mémoire où tout lui est permis. Mais à la longue, cette liberté totale rend la vie très ennuyeuse car tous les choix se valent. Dans les jeux vidéo la mort, ou tout du moins, une véritable mise en jeu reste à inventer.

 

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