Les Copains D’abord

 

Que serait la vie sans les copains ? Ce sont eux qui agrémentent joyeusement nos cocktails mondains et nous servent couramment de faire valoir devant les beaux bruns affriolants. Ce sont eux, les potes, les amis, les brothers yaï cool men….

Mais attention… Il s’agit de ne pas confondre copains et copains, car il existe une multitude de copains dans une gamme de prix qui ravira les grands et les petits. Et il s’agit de ne pas les mélanger sans quoi c’est tout de suite le bordel. Prenons donc le temps de bien différencier le copain avant de faire la bise au premier mec venu…

Les copains dont on se fout sont légions et pourtant pas toujours militaires. On les croise et les re-croise sans jamais les reconnaître pour reprendre l’expression du père indigne. Il pourrait s’en tuer par wagons, on s’en fout et contrefout avec une intensité non recensée par le regretté Richter (ça marche aussi avec Beaufort, pour nos amis marins). Généralement ils ne représentent aucun intérêt physique ou financier sans quoi ils deviendraient instantanément des copains à qui on sert la main. Pour peu qu’ils soient moches, pauvres, idiots et qu’on soit une grosse brute, on en ferait avec plaisir des copains à qui on met des beignes.

Les copains à qui on sert la main sont moins nombreux que les précédents mais nombreux quand même. Tant et si bien que certaines personnes ayant beaucoup de copains à qui on sert la main se retrouvent avec des caillots de peau dans le creux de la paume, ce qui est certes interressant pour jouer au jeu du même nom, mais totalement déconseillé pour caresser la peau des bébés qui est si tendre, rose, douce et légèrement duveteuse qu’on en dirait mes fesses pour peu qu’on puisse y toucher aussi.

Les copains à qui on sert la main présentent TOUS un intérêt quelconque mais aucun attrait sexuel (sinon, ils deviennent instantanément des copains à qui on fait la bise, voire des copains avec qui on baise. Cf. Chapitres suivants). Le plus généralement, l’intérêt est financier et c’est déjà pas mal.

Les copains ayant les mains moites sont définitivement radiés de la liste des copains à qui on sert la main pour cause d’incompatibilité aqueuse.

Les copains à qui ont fait la bise ne sont dans cette liste que temporairement. Ils deviennent rapidement, soit des copains à qui ont sert la main (pour peu qu’elle soit non moite) ou des copains avec qui on baise (pour peu que…. Non rien..)

Les copains avec qui on baise sont peu nombreux mais bien choisis (et pour cause). Ils présentent l’avantage de n’être à vos cotés que lorsqu’on a besoin d’eux. En effet, les copains avec qui on baise savent se montrer discrets, effacés ou bien totalement invisibles (uniquement les physiciens nucléaires malchanceux).

Comme par miracle, ils sont toujours libres lorsqu’on en a envie et disparaissent tout aussi miraculeusement bien avant l’aube afin de vous laissez prendre un de ces petits déjeuners affamés post nuit d’amour TRANQUILLEMENT.

N’étant que peu impliqués dans nos activités hebdomadaires, ils servent aussi couramment de confesseur (mais oui, en un seul mot) sur l’oreiller et sont d’excellents confidents dont on peut être sure de la discrétion.

Bien entendu, ils aiment biens et forts jusqu’à très tard et tout au long de nuits blanches et chaudes entrecoupées des confidences citées plus haut.

Une vie sérieuse et rangée avec eux serait un vrai désastre si l’on considère leur caractère volatil et par la même, explosif.

Le copain avec qui on vit est tendre, joyeux, aimant, un rien grognons, avec une pointe de maladresse qui le rend encore plus attachant. Il se démène comme il peut pour faire du train-train de la vie un savoureux mélange de bons moments et d’engueulades infernales. Bien qu’il ne s’appelle pas Lassie, sa fidélité est sans faille. La mienne aussi.

Il fait l’amour et les petits déjeuners affamés (voir plus haut) comme personne, tout simplement parce qu’on l’aime est que l’amour rend aveugle. J

Il est insupportable lorsqu’il passe des heures devant sa machine à réinstaller des machins et des trucs pour la quarante troisième fois et profite lâchement de ma faiblesse physique pour me battre à plates coutures dans des parties de Quake.

Toutefois, lorsque je regarde dans ses yeux brillants de malice, j’y vois le reflet de la flamme qui brille pour lui dans les miens. (Je sais, c’est un peu compliqué. Mais que voulez-vous, l’amour n’est pas chose facile à appréhender).

Le copain avec qui on vit sait ce montrer d’une patience sans limite pour m’expliquer les lois infernales de l’informatique et a assez d’humour pour rire des bêtises que je raconte sur lui lorsqu’il corrige mes textes.

Le copain avec qui on aimerait vivre est un savant mélange de Clark Gable, Jean Gabin, Robert Mitchum, Robert Redford, Brad Pitt, Jean Carmet, Francis Blanche, Daniel Prévost, Pierre Desproges, Rocco Siffredi pour la partie ludique, j’en passe et des plus géniaux.

Il n’existe pas et c’est bien dommage, bien que le copain avec qui on vit ne soit pas de cet avis.

Les copains qu’on met dans des répertoires sont une nouvelle classe de copains nés de l’ère informatique. Ils n’ont aucune existence physique (Ah… On me dit que si… Pff…. J’y comprends vraiment rien en informatique).

Ils sont symbolisés par des jolis 0 et des très beaux 1 qui en font d’excellents camarades d’arithmétique pour cours préparatoire. On peut à loisir les effacer, les déplacer, les copier, les bidouiller dans tous les sens et on remarquera au passage que toutes les autres classes de copains ne présentent pas cet avantage indéniable. C’est bien regrettable.

Ils sont tour à tour méfiant (Euchrid), ondiniste (Diogène), cabot (Kiki), thérapeutique (Gélule), doucement dragueur (Régis) ou franchement entreprenant (Pat qui a l’excuse de boire beaucoup de Bloody Mary).

Les copains qu’on met en répertoire n’ont pas de sexe bien définis… Ils peuvent être homme-femme, femme-femme, femme-homme, homme-homme, homme-chien (mais uniquement Kiki). Ce qui rend les relations amoureuses assez compliquées, voire franchement pas possible en particulier pour les personnes n’ayant pas encore bien géré leur complexe d’Oeudipe.

A défaut d’avoir des boutons pleins la figure, les copains qu’on met en répertoire sont recouverts de pixel de couleur. Ils ne sentent pas mauvais de la bouche et ne piquent pas lorsqu’on leur fait la bise.

Artefax