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Le Deuxième Monde

Textes d'ambiance de la version CD

AVERTISSEMENT

VOICI UNE HISTOIRE AU FUTUR ANTÉRIEUR. UNE TERRA INCOGNITA A EXPLORER, UNE NOUVELLE DIMENSION TAPIE DANS UN TEMPS ÉLASTIQUE. C'EST PEUT-ÊTRE UN JEU, MAIS UN JEU QUI IMPLIQUE TOUT VOTRE ÊTRE ET VOUS OFFRE UN DESTIN, UN JEU DONT L'ENJEU DÉPASSE LE SIMPLE GAIN: L'AVÈNEMENT D'UNE SOCIÉTÉ PARALLÈLE EN CONSTANT DEVENIR.

Entrez dans le Deuxième Monde, et découvrez de nouvelles façons de communiquer, de faire des rencontres, de vous exprimer ; un monde de nouvelles sensations, d'expériences bornées par votre seule imagination: non une réalité virtuelle, mais une réaliste virtualité. C'est un lieu d'échanges, un caravansérail numérique où le troc et les palabres sont bien réels: une communauté virtuelle, dont vous êtes un des pionniers. Un univers à part, préservé, réservé à ses seuls citoyens, mais qui sait rester ouvert sur les autres mondes du Net.

Ce que vous allez découvrir n'est encore qu'une simple proposition. Cette histoire, c'est à vous de l'écrire. Vous en êtes un pionnier, un de ceux qui façonneront ce monde à l'aune de vos désirs et de vos passions. Tout est à vous. Tout est à faire. Entre vos mains, vous tenez les clefs du Deuxième Monde. Libre à vous d'en faire quelque chose de plus grand. De plus beau, de pire, ou rien de plus ni moins que l'autre.

Boitier

ÊTRE

VOICI L'IDEE : A CHAQUE MOMENT DE CETTE AUTRE VIE PEUT CORRESPONDRE UNE FAÇON D'ETRE, UNE APPARENCE, UNE ELEGANCE, UNE ATTITUDE. CHANGER D'IDENTITE SELON L'HUMEUR OU LE BESOIN : LA SCHIZOPHRENIE COMME ART DE VIVRE.

VISAGE

Tous semblables: tous différents. Irlando berbère ou serbe breton, sino-lusitanien de Macao ou de Valenciennes, Arabatave, Japolonais, Mauritalien, Népalais scandinave ou Masaï sibérien ; faites-vous un type comme on se fait un vêtement.

Inventez-vous des origines : imaginez-vous un visage unique et inimitable, inspiré par tant de ressemblances, par tant d'indépendances et de familiarités qu'il vous fait le cousin des trois-quarts de l'humanité.

Et le lendemain, changez tout, compliquez encore, combinez à l'envie formes et couleurs, coiffures et coupes, profils, regards, traits, sourires. Faites mentir les clichés, construisez-vous une personnalité au passé composé, le visage d'une possible humanité.

Annunzio

Loué sois-tu, diversité des créatures, sirène du monde !

Gabriele d'Annunzio (1863 – 1938)

Bien luné, mal embouché, bonne humeur ou mauvais mine. Selon l'humeur, selon le temps, faites-vous une tête de circonstance : gueule d'amour, gueule de bois, tête de turc ou face de rat.

Annoncez la couleur ou gardez votre sang-froid, jouez le flegme et l'émotion, jouez-vous de l'opinion de ceux qui se fient à leur première impression. Les apparences sont trompeuses à force d'être franches, trop nombreuses pour ne pas parfois être honnêtes.

Renfrogné, épanoui, le sourire narquois, l'œil aguicheur, le sourcil froncé, les babines retroussées, le rire ou la bave aux lèves : tour à tour, inspirez confiance ou provoquez l'effroi, la pitié ou la moquerie ; faites peur, faites envie, faites rire ou pleurer, au gré des idées et des stratégies.

Michaux

Vie en commun : perte de soi, mais diminution des rébus.

Henri Michaux (1899 – 1984)

CORPS

Donnez corps à vos envies, donnez tort à vos complexes : dotez-vous à votre guise d'un corps d'athlète, d'une plastique de déesse, d'une gueule de brute avec de doux appas...

Femme, homme, ou un peu des deux... mâle, femelle, un jour celles-ci, l'autre jour un autre, il n'y a pas de mauvais genre.

À chaque nouveau séjour dans le Deuxième Monde s'ouvre pour vous une nouvelle aventure de séduction, une exploration de possibles improbables, à vivre ou à rencontrer. Mais souvenez-vous que c'est à vos propos autant qu'à votre enveloppe que les autres s'adressent.

Baudelaire

Le beau est toujours bizarre.

Charles Baudelaire (1821 – 1867)

Portez votre corps comme un sacrement où changez en comme d'un vêtement assortissez votre sex-appeal à votre humeur du moment, à la mode du jour, à vos songes et à vos fantasmes.

Vivez-vous comme vous êtes, comme vous croyez être, comme vous voulez qu'on vous croie, comme vous aimeriez vous croire : les épaules larges et la taille fine, le pied léger ou le bras long, les reins solides, la jambe leste, le sein de marbre et le ventre rond...

L'âge aussi n'est plus qu'une apparence : tout à tour fruit vert ou fruit mûr, à votre guise désormais choisissez de grandir, de vieillir, de retombez en enfance... Progresser, régresser, transgresser les lois de la nature. Tantôt barbon, tantôt tendron, ou juste dans la force de l'âge, le temps pour vous s'arrête où s'accélère.

Bernanos

Le hasard nous ressemble.

George Bernanos (1888 – 1946)

MODE

Découvrez les ressources d'un véritable karaoké du look, capable de toutes les audaces, de toutes les élégances, le rêve ultime des fashion-victims et des dandies.

Tout est possible, toutes les coupes et tous les styles : à la fois maître tailleur, grand couturier et marché aux puces, le générateur de vêtements n'a d'autres limites que vos audaces où votre créativité.

Il n'attend que votre imagination pour vous habiller aussi triste ou aussi dingues que vous voulez, en accord ou en contraste avec votre physique sur mesure. Rien de trop beau, rien de trop cher. Matière d'hier, étoffes d'ailleurs, futures textures, toutes rares et précieuses : cuir de Cordoue, velours de Gènes, dentelle de Bruges, bleu de Nîmes, vinyle, vison, nylon, kevlar, côte de maille, petit-gris, or et pierreries, soierie, acier, uranium enrichi...

Buffon

Le style, c'est l'homme.

Buffon (1707 – 1788)

C'est vous qui faites la mode, la vôtre et celle des autres. lancez votre style, changez-en comme de chemise : Bon Chic-Mauvais Goût, punk-zen, technopaysan, néoaztèque ou surfeur d'argent.

Sortez, osez-vous exhiber, dissimulez-vous, donnez-vous en spectacle, donnez le change : l'habit fait le moine, et l'allumeuse.

Faites-vous voir, donnez envie, faites peur, faites rire. Soyez sexy, soyez classe, soyez hip, stylé, toc, déjanté, habillez-vous découvrez-vous, en kilt où kimono, ou les deux, en bikini et veste de combat, en smoking, en costume deux pièces , trois pièces, croisés, à deux boutons, trois boutons, douze boutons, à manches courtes, en redingote de velours, manteau de cuir, soutane, sari, en mini-jupe, micro-jupe, en armure, en robe d'organza, d'organdi, en robe de chambre ou en caftan...

Follain

La robe est parfois plus humaine que le corps.

Jean Follain (1903 – 1971)

AGIR

IL S'AGIT SIMPLEMENT DE REFUSER DE SUBIR LE MONDE. LUCIDES TOUJOURS, AUDACIEUX ET IMAGINATIFS, AVEC OU CONTRE, JAMAIS INDIFFERENTS. REVEURS, DEBOUT : VOUS VERREZ COMME IL EST BON DE SENTIR QUE TOUT CHANGE, GRACE A VOUS.

PARLER

Avez-vous déjà rêvé de pouvoir discrètement hurler votre amour ? Aimeriez-vous chuchoter à la cantonade ? Dialoguer à cinquante ? Me convaincre, moi et moi seul qui ne parle pas, qui ne semble pas écouter, et qui pourtant suis toujours là ?

Dans le Deuxième Monde, on parle à tous ou seulement à toi qui m'intéresse, qui m'aime, qui possède ce que je cherche. Ou à vous qui m'amusez, m'agacez, me suivez parce que je vous plais. Ou encore à ceux qui, à l'heure dite, seront sur les quais ou en haut de Notre-Dame, pour fêter chez toi ton anniversaire. Ce que tu reçois dans ton salon littéraire, où qui s'intéressent à la sculpture virtuelle.

À deux, à quatre, à cinquante, à toute la population du Deuxième Monde : la communication est bien réelle, l'échange essentiel. Chaque personne que vous rencontrez est une invitation au dialogue. Chaque pensée que vous partagez, chaque idée exprimée, fais avancer encore plus loin ce monde beaucoup plus que virtuel. Parce que, vous verrez : admiration où contradiction, vos propos ne laisseront pas indifférents. Vous parlerez, en silence pour l'instant, mais certainement pas dans le vide : vous trouverez vite les accents qui vous feront entendre, qui sauront persuader de vous écouter.

Zenobios

Tu parles aux sables de la mer.

Zenobios (2e siècle)

BOUGER

Éprouver de nouvelles sensations. Découvrez le mouvement en liberté : les rues sont libres de toute circulation, réservées à la promenade nonchalante ou à la randonnée virtuelle, à l'exploration. Glissez, volez. Prenez du recul, voyez les choses de haut, garder les pieds sur terre... Surfez le vide, laissez-vous planer, plongez, virez... Et pour aller plus loin que le bout de votre nez ou les limites de votre quartier, n'hésitez pas : téléportez-vous.

Finis le bruit du trafic, la puanteur des gaz d'échappement ! Terminés aussi, les refus de priorité, les queue de poisson, les freinages-catastrophes. Oubliés, les chutes de vélo sur le gravillon, les soleils en scooter... Et aussi, le mouvement lancinant des foules indifférentes, les coups de coude, les cors au pied, les ongles incarnés, les déchets canins, les arpions écrasés, ou le long ennui morne des transports en commun.

Pessoa

Chevauchée ailée de moi par-dessus toutes les choses...

Fernando Pessoa (1888 – 1935)

HABITER

Tout le monde également privilégié : un ancien idéal enfin réalité. Vous aussi, vous venez au monde doté d'un patrimoine. Un somptueux appartement, aux dimensions généreuses, aux proportions harmonieuses, entièrement meublé. Ce lieu est votre très personnelle porte d'accès au Deuxième Monde : vous seul en détenez la clé.

C'est votre sphère privée, un espace de liberté de convivialité, que vous ouvrez où interdisez à qui vous chante, vous pouvez recevoir à tout moment qui vous plaît, en toute confidentialité : tête à tête intime où réceptions somptueuses (jusqu'à 50 personnes).

À tout instant bien sûr, selon l'occasion où votre humeur du moment, vous pouvez modifier les revêtements, sol, murs et plafonds en choisissant parmi des dizaines de matières et couleurs parmi les plus luxueuses les plus chatoyantes ; choisir vos tableaux dans une réserve de toiles de maîtres de tous styles et époques ; déterminer la vue que vous découvrez de vos fenêtres, indépendamment de votre adresse. Une seule clé, la vôtre, ouvre la porte de tous les lieux de vos rêves : garçonnières, chambres en ville, manoir, loft où chalets, penthouse ou beach-house, maison de thé, relais de chasse, maison de passe ou cottage fleuri, atelier d'artiste, villa balnéaire, cabane ou palais... Mais attention à ne pas la perdre où là confier à n'importe qui : vous perdriez aussitôt l'accès à votre logement... et commenceriez à chaque fois une nouvelle errance.

Bacon

Les maisons sont faites pour être habitées et non point regardées.

Francis Bacon (1561 – 1626)

JOUER

Êtes-vous bien sûr d'avoir tout vu, tout visité ? Si la surface, déjà, n'est qu'un mirage ; si votre apparence est un leurre, vos interlocuteurs de simples masques, avenant ou inquiétants selon le désir de ceux qui, comme vous, les animent... Qu'en est-il du dessous ? Que pouvez-vous savoir des mondes infiniment fluctuants, des époques étranges qui se succèdent simultanément sous la couche infime qui sert d'assise à votre présent ?

Quant au présent, étonnant comme il apparaît différent selon qu'on s'y promène tranquillement ou qu'on ait choisi d'y suivre quelque inconnu, olibrius étrange qu'on a bien voulu écouter, et vous voilà embarqué dans une incroyable aventure, une quête effrénée, une enquête policière... Avanie volontaire, rendez-vous d'aventure, compagnon d'infortune ou de choix...

Si vous le souhaitez, si vous vous prêtez au jeu de certaines histoires, bientôt vous saurez que certaines prouesses ont un parfum de magie et certaines rencontres l'odeur de la poudre. Sachez-le : il y a des objets, il est des portes qui aujourd'hui vous sont scellées, et qui demain peut-être pourraient s'entre-ouvrir. Pour votre malheur. Pour votre plaisir. A vous de jouer.

Char

Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque.

René Char (1907 - 1988)

POLITIQUE

Vous souvenez-vous d'Athènes, au temps où elle n'était qu'un hameau de cabanes tenues par des bergers ? Avez-vous déjà songé que le fleuve Potomac portait déjà son nom avant que Washington (George) soit même encore né ? Regrettez-vous parfois de ne pas avoir pu vous trouver, certaine journée d'automne, près du palais d'hiver du dernier des tsars ?

Vous voici à l'aube d'une Histoire nouvelle. Tel que vous le découvrez, le Deuxième Monde n'en est guère que le prologue. Un préalable. Une terre vierge ou presque. Ce monde en perpétuel devenir, c'est à vous de le décrire, de le construire, de l'écrire au gré des consultations - votes, plébiscite, référendum ou élections - qui seront inscrites dans sa constitution. Ou spontanément ; dans l'urgence de l'instant, dans la ferveur qui naît de la liesse ou contre l'injustice, dans la révolte où l'insurrection.

Laissez votre marque. Amenez vos idées, vos désirs et vos soifs, vos frustrations et vos indignations. Ensemencez de vos espoirs, de vos colères et de vos rêves de justice ou de pouvoir ce qui n'est encore qu'un projet, une épure de société. Toujours, à tout moment, dès le premier instant, vous vous l'approprier : cette Histoire est la vôtre.

Einstein

Nous aurons le destin que nous aurons mérité.

Albert Einstein (1879 – 1955)

ÉVÉNEMENTS

Grandes dates, grand rendez-vous, fêtes et sauteries : dans ce monde comme dans l'autre, l'année est ponctuée d'occasions de se réjouir, de se réunir, de s'exprimer : en un mot de participer à la vie de la communauté. Pour être à l'heure, le jour dit, pas de crainte : vous serez prévenus.

Première Pierre blanche, première date à graver, l'acte fondateur du Deuxième Monde comme société, quelques semaines après l'ouverture : l'élection dans chaque quartier du Comité des Sages et celle de l'Assemblée Constituante, qui rédigera les premiers articles de la Constitution. Vous rêvez de pouvoir ? Tentez votre chance.

Et régulièrement, une nouvelle époque, une révolution : une nouvelle version de votre communauté , deux, trois, quatre fois dans l'année (la version n°2 dès juin 1997, et une version internationale à l'automne). L'assurance que rien ne sera jamais comme avant, que tout sera toujours nouveau pour vous qui êtes de ce monde. Enfin bien sûr, jour après jour, mois après mois, toutes les fêtes et toutes les dates du monde réel, plus les rendez-vous spécifiques du Deuxième Monde : conférences, rencontres, salons, etc., vous seront annoncés dans le Journal du Deuxième Monde et relayées largement dans les médias du monde réel.

Platon

L'essentiel n'est pas de vivre, mais de bien vivre.

Platon (428 - 347 av. J.-C.)


Un univers 3D
La version 2 du CD
Le journal du 2M